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Pont-de-Beauvoisin — Souvenir de la rafle du 20 mai 1944 : la mémoire des familles Weill et Saltiel-Scialom honorée - 27 Avril 2025

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Photo Michel Vandel


Le 20 mai 1944, cinq personnes furent arrêtées à Pont-de-Beauvoisin, au pied de l’hôtel du Commerce et de l’hôtel de la Poste, sur dénonciation.

Parmi elles se trouvaient Fernand Weill et Jacques Weill, ainsi que Allegra Saltiel, son mari Albert Scialom, et Rita et Odette Saltiel. Tous furent déportés. Seuls les plus jeunes, Georges Weill (22 ans) et Odette Saltiel (25 ans), furent relâchés.


Le 27 avril 2025, une cérémonie d’hommage s’est tenue à Pont-de-Beauvoisin pour l’inauguration d’une plaque commémorative en mémoire des victimes de cette rafle.

Étaient présents, Michel Vandel président de l'ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants et Ami(e)s de la Résistance), Michel Serrano, maire de Pont-de-Beauvoisin (Isère), Christian Berthollier, maire de Pont-de-Beauvoisin (Savoie), ainsi que Georgette Glandut, présidente du Musée de la Résistance régionale et de la Déportation, qui a prononcé un discours à cette occasion, rappelant la nécessité de transmettre la mémoire de ces tragédies aux générations futures.

L’UNADIF 38 était représentée par Pierre Bonnin.

Pierre qui nous apporte ce témoignage :

« Ce moment fut fort et chargé d’émotion. André Weill, descendant de Fernand Weill, déporté et non revenu des camps, a fait le déplacement à pied depuis Grenoble, à la manière d’un pèlerin dont l’idéologie se résume à la liberté. Dans son discours, en présence de ses petits-enfants, il a rappelé que le danger des extrêmes plane toujours, avec des relents vichystes. »


Photos familles Weill/Saltiel-Scialom/Bonnin


Le témoignage d’André Weill : “Marcher pour ne plus vivre sur la planète taire”

André Weill, a transmis un texte bouleversant rappelant le parcours de son aïeul et la signification de sa propre démarche mémorielle :

« Parti du Mémorial de la Déportation de Drancy le 21 mai 2005, une marche de rage et de mémoire m’avait conduit, en deux mois, jusqu’aux camps d’Auschwitz, mille huit cents kilomètres plus loin. (…)

La raison d’être de cette marche, c’était un cri de révolte. Un cri du genre “plus jamais le silence”. Marcher de Drancy à Auschwitz pour ne plus vivre sur la planète taire. Marcher pour s’enraciner dans la profondeur du passé et prévenir nos enfants des meurtres du siècle dernier. »

André Weill retrace l’histoire de Fernand Weill, né à Paris en 1895, résistant au sein du réseau Frédéric du colonel Manhès, arrêté à Pont-de-Beauvoisin le 20 mai 1944 puis déporté par le convoi 76 vers Auschwitz, d’où il ne reviendra pas.


Le discours de Philippe Saltiel

Au cours de la cérémonie, Philippe Saltiel, président honoraire de l’Association des familles Saltiel, représentait Daniel Scialom, petit-fils d’Allegra Saltiel-Scialom, âgé de 87 ans, retenu à Marseille.

Son discours, d’une grande rigueur historique, a rappelé le contexte des rafles menées par Alois Brunner, bras droit d’Adolf Eichmann, chargé d’organiser l’éradication des Juifs dans la région après septembre 1943.

Il a retracé le parcours tragique d’Allegra Saltiel, de sa nièce Rita, et de la jeune Odette, arrêtées à Pont-de-Beauvoisin et déportées à Auschwitz par le convoi n° 76 du 30 juin 1944.

« Pourquoi ces deux Marseillaises, sans activité politique ni signe religieux ostensible, ont-elles été raflées ? Parce qu’elles étaient juives et se trouvaient là, au mauvais endroit, au mauvais moment. »

Philippe Saltiel a aussi tenu à saluer le courage des habitants de Pont-de-Beauvoisin qui ont caché et protégé des familles juives, rappelant la solidarité et la dignité humaine qui subsistent même dans les heures les plus sombres.Il a conclu son allocution en appelant à la vigilance :

« Imaginez que vous viviez à une période où l’antisémitisme renaisse… Que feriez-vous ? »


Un devoir de transmission

À l’issue de la cérémonie, une notice détaillée sur la vie des familles Saltiel et Scialom a été remise au Musée de la Résistance de Pont-de-Beauvoisin, enrichie de documents et de photographies.


Ces moments de mémoire, à la fois sobres et profonds, rappellent combien il est essentiel de faire connaître ces histoires familiales pour qu’elles continuent d’éclairer notre présent.

L’UNADIF 38 remercie Pierre Bonnin, André Weill, Béatrice et Philippe Saltiel ainsi que toutes les personnes ayant contribué à la transmission de cette mémoire.


« Le temps passe, mais pas la mémoire de ce 20 mai 1944 »


Retrouvez le discours intégral de Philippe Saltiel ci-dessous :



Participez à la mémoire vivante

Vous avez connaissance d’événements commémoratifs, de parcours familiaux ou de témoignages en lien avec la Résistance et la Déportation ?

Nous serions heureux de relayer ces récits sur notre blog pour faire vivre la mémoire collective.


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