81ᵉ anniversaire de la Libération de Grenoble

Philippe BERG
26 août
4 min de lecture

Photo Ph Berg - unadif38.fr — *Photo Ph Berg -* *unadif38.fr*

Un devoir de mémoire toujours vivant

Le 22 août 2025, Grenoble a commémoré avec émotion le 81ᵉ anniversaire de sa libération. À l’invitation de Catherine Séguin, préfète de l’Isère, et d’Éric Piolle, maire de Grenoble, habitants, anciens combattants, élus, associations patriotiques et porte-drapeaux se sont rassemblés pour honorer ceux qui, en août 1944, ont rendu la liberté à la ville.

Ces commémorations, coordonnées et présentées par Renaud Pras, Chef du Service Protocole et Mémoire de la Ville de Grenoble, ont réuni un large public dans une atmosphère à la fois recueillie et fraternelle.

Deux cérémonies symboliques

9h30 – Mémorial de la Résistance, place de la Résistance

La journée a débuté par un recueillement au pied du Mémorial de la Résistance. Plusieurs gerbes ont été déposées, accompagnées de moments de silence et de lectures. Les porte-drapeaux, nombreux, ont donné à la cérémonie une solennité particulière, tandis que la présence de gradés de l’armée rappelait l’engagement des forces armées aux côtés des résistants.

10h30 – Parvis des Droits de l’Homme, Jardin de Ville

Le cortège s’est ensuite dirigé vers le Jardin de Ville pour se recueillir devant les plaques commémoratives du 1er Bataillon de Choc et du Colonel Johnson, symboles du rôle déterminant des troupes françaises et alliées dans la libération de Grenoble.

À cette occasion, plusieurs personnalités ont pris la parole :

Emmanuel Carroz, adjoint au maire de Grenoble (Adjoint Mémoire, Migrations, Coopérations internationales, Europe), en l'absence du maire.
Christophe Ferrari, président de la Métropole grenobloise,
Laurent Simplicien, sous-préfet de Grenoble.

Leurs discours, empreints d’émotion, ont rappelé que la liberté n’est jamais acquise définitivement et que le courage des résistants demeure un exemple pour aujourd’hui.

Tous ont insisté sur l’importance de la transmission aux nouvelles générations. C’est à elles, ont-ils souligné, qu’il revient de porter le flambeau de la mémoire, de comprendre les sacrifices consentis en 1944 et de défendre, à leur tour, les valeurs de démocratie, de justice et de fraternité.

Ces moments de mémoire ont rassemblé, autour des autorités civiles et militaires, de nombreux citoyens ainsi que des associations mémorielles, dont l’UNADIF 38, présente avec son président et des membres de son bureau, pour témoigner de la fidélité au devoir de mémoire.

Grenoble, “Compagnon de la Libération”

Le 22 août 1944, après plusieurs jours d’insurrection, Grenoble est libérée grâce à la jonction des maquisards du Vercors et de l’Oisans, du 1er Bataillon de Choc et des forces alliées.

La ville, qui avait subi de lourdes représailles et des rafles tout au long de l’Occupation, voit son courage reconnu avant même sa libération : par ordonnance du 4 mai 1944, signée à Alger par le général de Gaulle, Grenoble reçoit la Croix de la Libération et devient ainsi « Compagnon de la Libération ».

Cette distinction exceptionnelle place Grenoble parmi les cinq communes françaises à porter ce titre prestigieux, aux côtés de Paris, Nantes, Vassieux-en-Vercors et l’Île de Sein.

Quelques mois plus tard, par décret du 5 novembre 1944, le général de Gaulle cite la ville à l’ordre de l’Armée et lui décerne la Croix de guerre 1939-1945 avec palme.

Ces honneurs collectifs saluent la ténacité des habitants, le rôle décisif des résistants et le sacrifice des martyrs, inscrivant leur courage dans l’Histoire nationale.

Le Mémorial de la Résistance

Érigé place de la Résistance, le monument rend hommage aux combattants de l’ombre, fusillés, déportés, maquisards et citoyens ayant œuvré pour la libération de Grenoble et de l’Isère. Inauguré dans les années 1960, il est devenu un point central des commémorations patriotiques et un symbole transmis aux générations futures.

Les plaques du 1er Bataillon de Choc et du Colonel Johnson

Au Parvis des Droits de l’Homme, deux plaques commémoratives rappellent l’engagement des forces françaises et alliées :

1er Bataillon de Choc : unité d’élite des Forces françaises libres, engagée dans les combats de libération.
Colonel William P. Johnson : officier américain ayant coordonné l’action des troupes alliées et des maquisards pour sécuriser la ville.

Zoom historique : le 1er Bataillon de Choc et le Colonel Johnson

Le 1er Bataillon de Choc, créé en 1943, regroupait des volontaires français pour des missions de rupture et de combat rapide. Ses hommes ont soutenu les maquis et participé directement à la libération de Grenoble.

Le Colonel William P. Johnson, officier américain, a coordonné l’action des troupes alliées avec celle des résistants locaux, minimisant les pertes civiles et militaires et facilitant la libération de la ville.

Ces figures symbolisent le travail collectif nécessaire à la libération : l’union des forces françaises libres, alliées et civiles.

Transmettre la mémoire : le rôle central de l’UNADIF 38

En 2025, 81 ans après, la présence des jeunes aux côtés des anciens, des associations comme l’UNADIF 38 et des autorités civiles et militaires, rappelle que la liberté n’est jamais acquise.

L’UNADIF 38 joue un rôle clé dans la transmission de cette mémoire :

Interventions dans les établissements scolaires.
Parcours de mémoire dans les lieux marqués par l’histoire de la Résistance et de la Déportation en Isère.
Publications régulières d’articles, témoignages et dossiers pédagogiques sur le blog.
Formation et sensibilisation des générations futures à la vigilance citoyenne et à la lutte contre le négationnisme et la discrimination.

À travers ces actions, l’association ne se contente pas de rendre hommage : elle transforme le souvenir en engagement, offrant aux jeunes les outils pour comprendre le passé et défendre leurs libertés aujourd’hui.

Se souvenir, c’est agir : telle est la conviction qui anime l’UNADIF 38 et qui donne à cette cérémonie toute sa portée civique et humaine.