Jeudi 6 novembre 2025 - Hommage à Vincent Malerba
- Philippe BERG
- 8 nov.
- 4 min de lecture
"Quoi qu'il arrive, la flamme de la résistance ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas" Général De Gaulle

Photo unadif38.fr
Une cérémonie empreinte d’émotion et de fidélité à la mémoire
Ce matin du jeudi 6 novembre, l’église de Saint-Ismier était remplie d’émotion et de recueillement pour accompagner Vincent Malerba.
Résistant, déporté, témoin et figure morale de la mémoire iséroise, il s’est éteint le 30 octobre à l’âge de 100 ans.
Mais ce n’était pas un dernier voyage : sa mémoire, son exemple et ses paroles continueront de nous guider et d’inspirer les générations à venir.
Une assistance nombreuse et recueillie
Autour de sa famille, son épouse Délia, son fils Jacques, Monique sa belle-fille, ses petits-enfants et arrière-petits-enfants, de très nombreux proches, amis et compagnons de mémoire étaient présents.
Les porte-drapeaux des associations mémorielles alignés sur le parvis et dans l’église, ont accompagné la cérémonie avec une grande dignité.
Les représentants des associations d’anciens combattants, de résistants et de déportés ont tenu à saluer, par leur présence, la mémoire d’un homme qui, toute sa vie, incarna la fidélité, la dignité et la transmission.
Les autorités et les élus unis dans l’hommage
Parmi les personnalités présentes figuraient Henri Baile, maire de Saint-Ismier, et Éric Piolle, maire de Grenoble.Tous deux ont pris la parole pour saluer, avec émotion, la force du message de Vincent Malerba, sa modestie et son engagement constant au service de la mémoire.
Étaient également présents Jean-Paul Blanc, président de l’UNADIF Isère, Cécile Cléry-Barraud, directrice départementale de l’Office national des combattants et victimes de guerre, Emmanuel Carroz, adjoint au maire de Grenoble délégué à la Mémoire, aux migrations, aux coopérations internationales et à l’Europe, ainsi que Renaud Pras, chef du protocole de la Ville de Grenoble, Rosanne Bsiesy, cheffe de projet Mémoire à la Ville de Grenoble, et Joël Ducros, maire adjoint de la commune de Les Adrets en Belledonne.
À noter également la marque d’amitié du maire de Seyssins, Fabrice Hugelé, petit-fils de Maurice Hugelé, résistant ayant participé à la manifestation patriotique du 11 novembre 1943, arrêté puis déporté à Buchenwald. Ne pouvant être présent, Fabrice Hugelé a tenu à s’associer à l’hommage rendu à Vincent Malerba.
Parmi les nombreuses associations mémorielles présentes figuraient la FNDIRP 38, représentée par sa présidente Stéphanie Nocca, ainsi que plusieurs associations d’anciens combattants, de résistants et de déportés. Leur présence témoignait du profond respect porté à la mémoire d’un homme qui, toute sa vie, incarna la fidélité, la dignité et la transmission.
Dominique Vidal, président de la Société des membres de la Légion d’honneur – section Isère, assurait le protocole, notamment pour la coordination des drapeaux.
Les paroles du souvenir
Au nom de l’Amicale du 11 novembre 1943, Jean-Pierre Celse, son président, a rappelé le courage du jeune Vincent, arrêté à 18 ans lors de la grande manifestation patriotique de Grenoble.
Son intervention, empreinte de gravité et d’émotion, a retracé le parcours d’un homme « debout dans les ténèbres », revenu des camps avec la volonté de témoigner jusqu’à son dernier souffle. "Vincent, cher Vincent, ta vie, ton courage, ta gentillesse et ton humilité ont fait de toi ce qu'il y a de meilleur chez un homme".

Puis Philippe Gascon, a pris la parole au nom du conseil d’administration de l'UNADIF 38 pour saluer la mémoire de « notre président d’honneur, résistant, déporté, témoin et ami fidèle ».Il a rappelé le courage de ce jeune homme de 18 ans qui, le 11 novembre 1943, osa braver l’interdiction et chanter la Marseillaise face à l’occupant nazi, avant d’être arrêté puis déporté à Compiègne, Buchenwald et Dora.
Dans son hommage, Philippe Gascon a aussi évoqué son propre père, Pierre Gascon, déporté à Buchenwald et revenu de cet enfer, et son grand-père Paul Gascon, mort à Dora.
Leur mémoire, a-t-il souligné, rejoint aujourd’hui celle de Vincent Malerba : des hommes qui, par leur courage et leur humanité, ont su garder foi en la liberté et en la dignité humaine.
Il a rappelé enfin combien Vincent, revenu des camps, avait reconstruit sa vie avec pudeur et force, tout en n’ayant jamais cessé de témoigner, accompagné de son fils Jacques, pour que la mémoire de ses camarades et l’idéal de liberté ne s’effacent jamais.
Les voix de la famille
Les membres de sa famille ont exprimé toute leur affection et leur admiration.
Jacques, son fils, a évoqué le père aimant et discret, attentif à chacun.
Monique, sa belle-fille, a rendu hommage à sa douceur et à son attention à l’égard de tous.
Ses petits-enfants, très émus, ont rappelé la bienveillance, la curiosité et la sagesse de leur grand-père.
La cérémonie s’est ensuite poursuivie par un moment d’une grande beauté symbolique : la cérémonie de la lumière, au cours de laquelle les petits-enfants et la famille ont apporté chacun une flamme, en signe d’espérance et de transmission.
Ces mots et ces gestes ont trouvé un profond écho dans l’assistance, marquée par le souvenir des innombrables témoignages que Vincent avait partagés, notamment auprès des jeunes générations.
Un adieu plein d’espérance et de fraternité
La cérémonie s’est conclue par un moment de recueillement où chacun a pu mesurer le vide que laisse Vincent, mais aussi la lumière qu’il laisse en héritage.
Ses proches ont évoqué le mari, le père, le grand-père attentif et aimant qu’il fut, celui dont la pudeur cachait une force intérieure admirable.
À la sortie de l’église, dans un moment d’une grande intensité, la Marseillaise a été spontanément entonnée devant le cercueil de Vincent Malerba.
Les élus, les porte-drapeaux et la nombreuse assistance ont chanté d’une seule voix, dans un hommage empreint de respect, de reconnaissance et de fraternité.
Ce jour à Saint-Ismier n’était pas une fin, mais une passation de flambeau : celle d’un homme qui, face à la barbarie, a choisi la vie, la liberté et la fraternité.
Ceux qui ont croisé sa route garderont le souvenir d’un homme profondément humain, humble et lumineux, un homme qui avait traversé l’ombre sans jamais perdre foi en l’avenir.
Aujourd’hui, sa parole devient la nôtre, son courage notre repère, et sa mémoire une promesse à tenir : celle de ne jamais laisser s’éteindre la flamme du souvenir.
Photos unadif38.fr
« Tant que des voix s’élèveront pour raconter, aucun de ceux qui ont résisté ne disparaîtra tout à fait. »





















































Merci pour ce bel article. C’est une juste reconnaissance pour un homme qui a consacré sa vie à témoigner et à transmettre. En lisant ces lignes, on mesure combien la mémoire de la Résistance reste vivante grâce à des personnes comme Vincent Malerba et à ceux qui poursuivent sa mission mémorielle
Quelle belle cérémonie pour un homme d’une telle droiture. Les mots et les visages de ce jour montrent combien Vincent Malerba a marqué tous ceux qui ont croisé sa route. Sa mémoire restera bien vivante, à Saint-Ismier comme dans tout le département
Je ne connaissais pas personnellement Vincent Malerba, mais la lecture de cet hommage et les témoignages recueillis donnent le sentiment d’un homme profondément juste et humain. Merci à celles et ceux qui perpétuent sa mémoire et rappellent, à travers lui, le prix de la liberté
En effet, ce fut une cérémonie émouvante et belle. C'est un motif d'espoir, à l'époque qui est la nôtre, que le sacrifice et l'abnégation de quelques uns portent leurs fruits, même des années plus tard. Merci à tous ces héros si discrets.
Une cérémonie profondément émouvante pour un homme d’exception. Vincent Malerba restera dans nos mémoires comme un modèle de courage, de dignité et de fidélité à la liberté. Mes pensées vont à sa famille et à tous ceux qui ont eu la chance de le connaître.