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11 novembre 2025 à Grenoble : deux commémorations pour un même devoir de mémoire

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Photos unadif 38 - PhB


Ce mardi 11 novembre 2025, Grenoble a rendu un double hommage à l’histoire et à la mémoire. Deux cérémonies se sont succédé, unies par un même fil conducteur : la fidélité au souvenir de celles et ceux qui ont combattu, résisté et donné leur vie pour la liberté.


Hommage aux déportés du 11 novembre 1943 – Place Pasteur

La première cérémonie, organisée à l’invitation de la préfète de l’Isère, Madame Catherine Séguin, et du maire de Grenoble, Monsieur Éric Piolle, s’est tenue Place Pasteur, en mémoire des résistants arrêtés lors de la manifestation patriotique du 11 novembre 1943.

Ce jour-là, malgré l’interdiction des autorités d’occupation, de nombreux Grenoblois avaient souhaité se rassembler pour honorer la mémoire des morts de la Grande Guerre et affirmer leur attachement à la France libre.

Les forces nazis et miliciennes procédèrent alors à des arrestations arbitraires, qui conduisirent plusieurs centaines de manifestants à la déportation.


Cette cérémonie a également été l’occasion de célébrer le 80ᵉ anniversaire du retour des camps de concentration nazis. La plupart des déportés sont revenus environ un an après la fin de la guerre, confrontés à un retour difficile marqué par les séquelles physiques et psychologiques, et la reconstruction de leur vie.

Cet hommage s’inscrit dans le prolongement de la série commémorative actuellement en cours sur le blog de l’UNADIF 38 pour le 80ᵉ anniversaire du retour des camps, qui permet de rappeler le courage et la résilience de ces hommes et femmes, et de souligner l’importance de transmettre leur mémoire.

Sous la coordination de Renaud Pras, chef du protocole de la Ville, la cérémonie de ce 11 novembre 2025, empreinte de recueillement, a rassemblé de nombreux élus de la Ville et du Département, ainsi qu’une forte délégation d’associations mémorielles et de porte-drapeaux. Parmi eux, Lucile Reinaudo, la petite-fille de Jean-Pierre Celse, fièrement porteuse du drapeau de l’Amicale du 11 novembre 1943.

Jean-Pierre Celse, fils de l’un des résistants déportés à la suite de cette manifestation, a prononcé une allocution poignante, évoquant la mémoire de son père et celle de tous les déportés de Grenoble. Son témoignage, empreint d’émotion, a profondément touché l’assemblée.

Vidéo unadif 38 - PhB


Dans les pensées et les interventions de Renaud Pras comme de Jean-Pierre Celse, la présence de Vincent Malerba était particulièrement intense.

Disparu il y a quelques jours, Vincent Malerba était le dernier survivant des arrestations du 11 novembre 1943 à Grenoble. Résistant, déporté, témoin infatigable auprès des jeunes générations, il incarnait la mémoire vivante de cette journée de courage civique et de révolte patriotique. Son souvenir a été salué avec émotion par l’ensemble des participants.

La cérémonie s’est achevée par le dépôt de gerbes, suivi de l’interprétation de La Marseillaise, du Chant des Partisans et du Chant des Marais, symbole de la déportation et de la résistance dans les camps.


Photos unadif 38 - PhB


Le chant des marais - Mardi 11 novembre 2025 - Regardez ICI


Commémoration du 11 novembre 1918 – Esplanade des communes Compagnons de la Libération

La seconde cérémonie, également à l’invitation de la préfète de l’Isère et du maire de Grenoble, s’est déroulée sur l’esplanade des communes Compagnons de la Libération, place Paul Mistral.

Elle était placée sous l’organisation de Madame Cécile Cléry-Barraud, directrice départementale de l’ONACVG, et a réuni élus, autorités civiles et militaires, représentants associatifs et nombreux porte-drapeaux.

Cette commémoration du 107ᵉ anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918, de la victoire et de la paix, a rendu hommage à tous les morts pour la France.

Les élèves de plusieurs établissements, dont l’Externat Notre-Dame et l’École des Pupilles de l’Air et de l’Espace, ont participé activement à la cérémonie.

Des jeunes choristes ont entonné deux couplets de La Marseillaise, avant les remises de médailles, les discours officiels, et le dépôt de gerbes au monument.


Rappel historique du 11 novembre 1918

Le 11 novembre 1918, à 11 heures, marquait la fin de plus de quatre années d’un conflit mondial dévastateur.

L’armistice, signé dans la clairière de Rethondes, en forêt de Compiègne, mit fin aux combats qui avaient fait près de dix millions de morts et des millions de blessés et mutilés.

Cette date est devenue le symbole de la victoire et de la paix retrouvée, mais aussi un jour de mémoire nationale, dédié à tous ceux qui ont donné leur vie pour la France.

Depuis 2012, à la suite d’une loi qui a élargi le sens du 11 novembre, cette commémoration ne se limite plus à l’armistice de 1918, mais rend hommage à tous les morts pour la France, qu’ils soient tombés lors des guerres mondiales, des conflits d’Indochine et d’Algérie, ou des opérations extérieures contemporaines.


Photos unadif 38 - PhB


Transmettre la mémoire : un devoir partagé

Ces deux cérémonies, distinctes par leur contexte historique mais unies par leur esprit, rappellent l’importance de la transmission et du devoir de mémoire.

Le rôle des associations mémorielles, des institutions publiques et des établissements scolaires est essentiel pour que les jeunes générations comprennent l’histoire et mesurent les sacrifices consentis pour la liberté et la paix.


L’UNADIF 38, au cœur de ce travail de mémoire, poursuivra en 2026 son action auprès des établissements scolaires du département, avec l’organisation de conférences, de témoignages transmis par les descendants de résistants et de déportés, et le développement de projets éducatifs (participation par exemple au concours du CNRD) afin que l’histoire continue de vivre et de se transmettre.


Ainsi, se souvenir du courage des Grenoblois du 11 novembre 1943, comme de la fin des combats du 11 novembre 1918, c’est affirmer une même volonté : préserver la mémoire collective et préparer l’avenir en transmettant les valeurs de courage, de liberté et de solidarité.


"Celui qui oublie son passé est condamné à le revivre"

2 commentaires


Invité
12 nov.

J’ai assisté à cette commémoration du 11 novembre 1943 à Grenoble et j’ai été profondément touché par l’émotion qui se dégageait de chaque intervention. Le témoignage de Jean-Pierre Celse m’a rappelé le courage incroyable de nos aînés face à l’occupation et la déportation. Un hommage essentiel pour que les jeunes générations n’oublient jamais le prix de la liberté. Merci à l’UNADIF 38 et à toutes les associations qui entretiennent ce devoir de mémoire

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Equipe unadif38.fr
12 nov.
En réponse à

Merci pour votre message. La cérémonie du 11 novembre 1943 a été un moment chargé d’émotion, et nous sommes heureux que le témoignage de Jean-Pierre Celse ait pu transmettre le courage de nos aînés. À travers nos actions et celles des associations partenaires, nous poursuivons ce devoir de mémoire pour que les jeunes générations comprennent et n’oublient jamais le prix de la liberté

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