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☀️ Un été 1944 en Isère

Dernière mise à jour : 7 juil.

L’espoir et le feu dans les villages de la Résistance

Entre courage, tragédie et espérance

L’été 1944 en Isère ne ressemble à aucun autre.

Dans les villes et les villages, dans les hameaux isolés comme dans les quartiers populaires de Grenoble, la guerre est partout, mais l’espoir grandit. Depuis le Débarquement en Normandie, le 6 juin, une question hante tous les esprits : quand serons-nous enfin libres ?


Dans les maquis, les jeunes résistants se préparent à l’affrontement.

Dans les campagnes, les familles cachent des armes, des juifs ou des aviateurs alliés.

Dans les rues, la peur alterne avec une tension joyeuse : l’ennemi recule, mais frappe encore.


Cet été-là, l’Isère est à la fois un champ de bataille et une terre d’espérance.

Le Vercors se soulève puis s’embrase. Les villes s’organisent, les réseaux s’activent, les FFI se battent. Le prix est lourd : des vies sacrifiées, des villages détruits, des drames dans les forêts et les prisons.


Mais peu à peu, le vent tourne. Le 22 août, Grenoble est libérée. Puis d'autres villes suivent. La liberté revient, portée par le courage de ceux qui ont osé résister, ici même.


Dans cet article, nous vous proposons de revivre l’été 1944 en Isère, au fil des jours, des lieux et des visages.

Pour comprendre ce que fut cet été décisif.

Pour transmettre ce qu’il reste de vivant dans cette mémoire.


L’Occupation vacille. La Libération approche… mais à quel prix ?



🌄 Les campagnes sous pression : maquis et représailles

Depuis le printemps, les maquis se sont renforcés. Dans le Vercors, la Résistance rêve d’une zone libérée. À partir du 13 juin, le plateau se soulève, hissant les couleurs françaises. Mais le rêve tourne au cauchemar.

Le 21 juillet, une offensive allemande massive commence. En quelques jours, le Vercors est écrasé. Vassieux-en-Vercors est incendié, ses habitants massacrés. Les villages alentours – Autrans, Méaudre, Saint-Nizier du Moucherotte – vivent dans la peur. Partout en Isère, les Allemands et miliciens multiplient les représailles : exécutions, rafles, tortures.

✒️ « Le village a été brûlé. Ceux qui n’avaient pas fui ont été tués ou déportés. Il ne restait plus que des cendres. »Témoignage d’un habitant de La Chapelle-en-Vercors, recueilli après-guerre.

🏘️ Dans les villes : solidarité et sabotage

À Grenoble, Bourgoin, Voiron ou La Tour-du-Pin, la Résistance urbaine est discrète, mais efficace. Les sabotages de voies ferrées, les jets de tracts, les messages codés se multiplient. Les habitants abritent des maquisards blessés, cachent des enfants juifs, glissent du pain ou des informations aux réseaux clandestins.

Les familles vivent l’été dans une double tension : celle du quotidien sous la menace… et celle de l’attente fébrile.

✒️ « On savait que ça allait bientôt basculer. Alors on écoutait aux fenêtres. Le moindre bruit pouvait annoncer la pire des nouvelles… ou la meilleure. »Souvenirs d’une résistante grenobloise, 15 ans à l’époque.

🕊️ L’arrivée de la Libération : Grenoble, 22 août 1944

Le 15 août, les Alliés débarquent en Provence. En Isère, les combats se multiplient. Le 22 août, Grenoble est libérée. Les FFI entrent dans la ville avant même l’arrivée des troupes alliées. L’accueil est triomphal : drapeaux, cris de joie, larmes.

Mais l’été n’est pas fini. Les villages libérés pansent leurs plaies. On enterre les fusillés. On recherche les disparus. Et déjà, une autre tâche commence : celle de la mémoire.


📅 Chronologie – Un été 1944 en Isère

Du 1er juillet au 31 août 1944

Juillet 1944

🗓️ 1er-10 juillet

  • Fort renforcement des maquis en Chartreuse, Oisans, Trièves et Vercors.

  • Attaques sporadiques contre des convois allemands et des dépôts ferroviaires.

  • Grenoble : arrestations de plusieurs membres du réseau "Combat".

🗓️ 13 juillet

  • Proclamation de la République libre du Vercors par les FFI.

  • Le drapeau tricolore est hissé à La Chapelle-en-Vercors, Vassieux, Saint-Martin-en-Vercors.

🗓️ 15-20 juillet

  • Alerte maximale : survols d’avions allemands, parachutages alliés.

  • Exécutions sommaires de résistants arrêtés dans les vallées du Drac et de la Romanche.

🗓️ 21 juillet

  • Début de l’offensive allemande contre le Vercors.

  • Parachutage massif de troupes aéroportées sur Vassieux-en-Vercors.

🗓️ 22-24 juillet

  • Destruction totale de Vassieux-en-Vercors, massacres de civils.

  • Combats acharnés dans les falaises et forêts.

🗓️ 25 juillet

  • Repli des survivants du Vercors à travers les cols. Très nombreuses pertes.

  • Aide de la population dans les villages de secours (Cognin, Clelles…).

🗓️ 28 juillet

  • Exécution de 12 otages à Voiron par les Allemands.

  • Arrestation d’agents de liaison à Bourgoin.

🗓️ 31 juillet

  • Fin officielle de la bataille du Vercors.

  • Le plateau est désert, brûlé, pillé. Les survivants racontent.

Août 1944

🗓️ 1er-10 août

  • Reprise d’actions FFI dans toute l’Isère : sabotages à Moirans, Tullins, La Mure.

  • Arrestations à Grenoble et tortures au siège de la Gestapo, rue Bizanet.

🗓️ 13 août

  • Attaque de la gendarmerie de Bourgoin par les FFI.

  • Renforcement des forces allemandes dans la vallée du Rhône.

🗓️ 15 août

  • Débarquement de Provence : les maquis reçoivent l’ordre d’intensifier les combats.

  • Début des combats de harcèlement autour de Voiron, Saint-Marcellin, et Bourg-d’Oisans (ces combats visaient à ralentir ou couper les voies de repli allemandes vers le nord).

🗓️ 18 août

  • Libération de La Tour-du-Pin. Les FFI prennent la ville.

  • Attaque de convois allemands sur la route de Lyon.

🗓️ 20 août

  • Les troupes allemandes commencent à quitter Grenoble.

  • Fusillades de résistants à Seyssinet et Fontaine.

🗓️ 22 août

  • Libération de Grenoble par les FFI. Entrée dans la ville au petit matin.

  • La population envahit les rues. Les drapeaux réapparaissent aux fenêtres.

🗓️ 25 août

  • Libération de Paris. Les échos parviennent rapidement en Isère.

  • Grandes fêtes dans les villages, messes d’action de grâce.

🗓️ 26-31 août

  • Épuration spontanée : arrestations de miliciens, femmes tondues (arrestations de miliciens, femmes tondues — parfois dans une justice expéditive et douloureuse).

  • Premiers bilans dans les maquis : deuils, reconstructions, débuts de la mémoire.


L’été 1944 : des jours qui ont compté

L’été 1944 a marqué à jamais les paysages et les mémoires de l’Isère.

Il fut court, intense, tragique, mais porteur de victoires humaines qui ont forgé notre liberté.

Ce sont des noms sur des plaques, des stèles, des rues…Ce sont des récits transmis en silence ou racontés à l’école.

Ce sont des lieux familiers – une gare, une grange, un carrefour – où s’est joué le destin d’un pays.

En retraçant, jour après jour, cet été de feu et d’espoir, nous rendons hommage à celles et ceux qui, par leur engagement, ont rendu la Libération possible.

Et nous rappelons une chose simple et essentielle : chaque acte de résistance, si petit soit-il, a compté.


📚 Pourquoi raconter cet été ?

Parce qu’il fut un moment charnière.

Parce qu’il mêle les ombres et les lumières de la Résistance.

Parce qu’il s’est joué ici, dans nos paysages familiers : une ferme, une grange, un carrefour, un hameau, un sentier.

Et parce que 81 ans après, se souvenir, c’est encore résister.


📝 Et vous ? Votre mémoire de l’été 1944

Parce que l’Histoire s’écrit aussi dans les récits de famille, les souvenirs transmis à voix basse, les lettres retrouvées au fond d’un tiroir, nous vous invitons à enrichir cette mémoire collective.

👉 Avez-vous, dans votre entourage, un témoignage, un récit, une anecdote liée à l’été 1944 en Isère ?

👉 Votre grand-père a-t-il raconté l’arrivée des FFI dans son village ?

👉 Votre grand-mère évoquait-elle des jours de peur ou de joie lors de la Libération ?

👉 Conservez-vous un objet, une lettre, une photo, un mot griffonné ?

Nous serions heureux de recueillir ces fragments d’histoire pour les faire vivre sur ce blog.

Ils complètent les grandes dates par la force du vécu, de l’émotion, du réel.


Pour partager votre témoignage ou celui d’un proche, vous pouvez nous écrire à : unadif38@gmail.com ou utiliser le formulaire de contact du site.

Parce que la mémoire n’est jamais close. Parce qu’elle se tisse à plusieurs voix.

Si vous relevez des erreurs, des imprécisions ou si vous souhaitez apporter des compléments à cet article, n’hésitez pas à nous le faire savoir en commentaire ou par message : vos contributions sont les bienvenues pour enrichir cette mémoire collective.

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