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Sur les traces de la Résistance et de la déportation : "Itinéraires dans les lieux de mémoire" Episode 3 : lieux de résistance à Grenoble

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Après les paysages majestueux et tragiques du Vercors, notre itinéraire de mémoire nous conduit cette fois au cœur même de Grenoble, ville Compagnon de la Libération.

Ici, ce sont les rues, les places et les bâtiments qui portent les marques de la lutte acharnée contre l’occupant nazi.

À travers ces lieux, ce n’est pas seulement l’histoire d’une ville que nous redécouvrons, mais celle de ses habitants qui, au péril de leur vie, ont affirmé leur refus de la soumission et de la barbarie.

Dans ce troisième épisode, nous vous proposons un itinéraire sur des lieux marqués par une lutte acharnée contre l'occupant nazi.

Encore aujourd'hui, cette période fait l'objet de nombreuses commémorations.


Photo Grenoble Alpes Tourisme
Photo Grenoble Alpes Tourisme

Episode 3 : Lieux de résistance à Grenoble


Le contexte

A partir de l’occupation de Grenoble par l’armée du IIIème Reich, les actes de résistance héroïques, suivies de représailles féroces s’intensifièrent. Cependant, la perspective du débarquement allié donnait de l’espoir aux résistants de l'intérieur, renforçant leur détermination. L'unification des différents mouvements de la Résistance fut incontestablement source d'héroïsme. La résistance grenobloise n’eut de cesse d’agir pour réduire à néant les capacités d’action de l’occupant et préparer le terrain en vue d’une libération qu’elle espérait chaque jour plus proche.


La Place Pasteur, pour honorer les victimes de la rafle du 11 novembre 1943

Le 11 novembre 1943, au mépris du danger, des centaines de grenoblois manifestent leur patriotisme dans la rue. Les conséquences sont immédiates et cruelles : les Allemands procèdent à des arrestations et déportations massives dont très peu reviendront. S’ensuit alors un enchaînement d’actes de sabotage de la part de la résistance.


Le Polygone d’artillerie (emplacement de l’actuel polygone scientifique de Grenoble)

Le Polygone d'artillerie, après l'explosion. Source : grenoble-cularo.over-blog.com
Le Polygone d'artillerie, après l'explosion. Source : grenoble-cularo.over-blog.com


Dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 novembre 1943, à 0h40, la première d’une série d’explosions formidables retentit dans Grenoble et fut entendue jusqu’à 50 kilomètres à la ronde. Cent cinquante tonnes de munitions et plus de mille tonnes de matériel militaire furent détruits. Cet exploit, nous le devons à deux militaires de carrière, le capitaine Louis Nal et l’adjudant-chef Aimé Requet, qui, membres de l’armée d’armistice, avaient été affectés au Parc d’artillerie de Grenoble. Les Allemands sont furieux et multiplient les patrouilles, allant jusqu’à tirer sans sommation sur les civils quittant leur domicile ou leur lieu de travail sinistré. En représailles également, une cellule d’ultra collaborateurs est dépêchée fin novembre de Lyon. Elle exécute et déporte une trentaine de personnes dont les principaux responsables de la Résistance à Grenoble.  Cet épisode qui a cruellement affecté la résistance a été appelé « La Saint-Barthélemy grenobloise ».

Mais ces représailles ne feront que renforcer la détermination des résistants


La caserne de Bonne

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Après l’explosion du polygone d’artillerie, les munitions encore intactes, sont déplacées par l’occupant à la caserne de Bonne. Louis Nal, chef des Groupes Francs de l’Isère, et Aimé Requet, son adjoint, décident donc de “terminer le travail”. Georges Bois, dit Sapin, membre du mouvement Combat et directeur du gymnase municipal, situé rue Berthe-de-Boissieux, en face de la caserne, est un allié précieux. Des Slovènes et des Polonais, incorporés de force dans la Wehrmacht sont cachés dans le gymnase. Ces derniers livrent des renseignements à la Résistance. Un Polonais, Aloyzi Kospicki, se porte volontaire pour poser les détonateurs. L’attentat est programmé le 2 décembre. Il a lieu à 8 h 10 et entraîne plusieurs explosions jusqu’à 11 h 30.


La résistance grenobloise à l’honneur dans ce nouveau quartier de Bonne, fruit d’un projet d’avenir et de renouveau

Lors du 64e anniversaire de la Libération de Grenoble, le 22 août 2008, l’ancienne cour d’honneur est rebaptisée Esplanade Alain Le Ray. Et lors de la cérémonie de la remise de la Croix de la Libération à la Ville, le 4 novembre 2011, sont officiellement dénommées les rues Simon Nora, Marguerite Gonnet, et l’allée Aloyzi Kospicki, en hommage aux trois résistants. L’allée Henri Frenay, en mémoire du fondateur du journal Combat, traverse, elle, le nouveau quartier de Bonne. 


source photos : pinterest


Dans notre prochain épisode, nous quitterons les rues de Grenoble pour rejoindre la maison du docteur Dugoujon, à Caluire.

Ce lieu est resté dans la mémoire collective comme le théâtre d’une tragédie qui porta un coup sévère à la Résistance intérieure.


« La mémoire des épreuves nous rappelle la fragilité de la liberté et la force de ceux qui l’ont défendue. »


Vous avez envie de partager d'autres lieux symboliques de la résistance à Grenoble ?

N'hésitez pas à nous contacter. Nous serons ravis de faire profiter nos lecteurs de vos idées !

2 commentaires


Invité
il y a 5 jours

Une belle mise en lumière de ces lieux souvent méconnus ou oubliés. Merci à l’unadif 38 de continuer à transmettre la mémoire de la Résistance et de la déportation

Modifié
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Equipe unadif38.fr
il y a 2 jours
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Merci pour votre commentaire. L’UNADIF 38 s’attache en effet à maintenir vivante la mémoire de la Résistance et de la Déportation, notamment à travers ces itinéraires qui relient histoire et territoire

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