Hommage à Vincent Malerba, résistant et déporté : un homme d’exception
- Philippe BERG
- 31 oct.
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 3 nov.

Photo unadif38. fr
L’UNADIF de l’Isère rend hommage à Vincent Malerba, qui nous a quitté à 100 ans le 30 octobre 2025.
Né le 7 janvier 1925 rue Saint-Laurent à Grenoble, fils d’immigrés italiens, il incarnait avec une force tranquille l’amour de la France, de la liberté et de la vie.
Le 11 novembre 1943, à seulement 18 ans, ce jeune soudeur grenoblois répond à l’appel des mouvements de résistance et participe à la manifestation patriotique devant le monument des Diables Bleus.
Avec près de 2 000 Grenoblois, il chante la Marseillaise — un acte de courage et de défi face à l’occupant nazi. Les SS encerclent alors la foule : 386 hommes sont arrêtés. Vincent en fait partie.
Commence alors un long calvaire de 18 mois de déportation. D’abord interné à Compiègne, il partage tout avec ses camarades malgré la faim, le froid et la peur.
Puis vient Buchenwald, où il perd son nom pour un matricule : 40 250.
Son savoir-faire de soudeur le conduit ensuite à Dora, ce lieu de mort creusé dans la montagne, où les déportés travaillent douze heures par jour dans des tunnels glacés, privés de lumière et d’humanité.
À Dora, il voit mourir ses compagnons, pendus ou abattus sous les yeux des survivants. Pourtant, au milieu de la barbarie, il s’accroche à un fil d’espérance : un regard, un mot, un geste entre déportés qui raniment l’amour de la vie et la volonté de tenir.
Le 5 avril 1945, les nazis fuient devant l’avancée des Alliés. Épuisé, Vincent pèse à peine trente kilos lorsqu’il retrouve la liberté.
Dix-huit mois se sont écoulés depuis son arrestation à Grenoble.
Dix-huit mois au cœur de la folie.
De retour en France, il reconstruit sa vie, entouré de son épouse Délia et de ses enfants, puis de ses petit-enfants et arrières petits-enfants avec la pudeur et la dignité de ceux qui ont vu l’indicible.
Mais il n’a jamais oublié. Son matricule, 40 250, est resté gravé dans sa mémoire. Jusqu’à son dernier souffle, il pouvait le réciter.
Un chiffre devenu symbole d’identité, de résistance, et de mémoire — 80 ans après son retour des camps.
Accompagné de son fils Jacques, il a témoigné et participé aux cérémonies de commémoration jusqu'au bout de ses forces.
Vincent Malerba laisse l’image d’un homme profondément humain, fidèle à ses convictions, témoin inlassable pour la liberté et la fraternité.
L’UNADIF 38 s’incline avec respect et reconnaissance devant la mémoire de cet homme d’exception.
Nos pensées vont à sa famille et plus particulièrement à son fils Jacques, membre actif de notre association et à Délia son épouse.
La cérémonie religieuse aura lieu à l’église Saint-Philibert à Saint-Ismier, le jeudi 6 novembre à 9h00,
« Son matricule 40 250 ne fut pas une marque d’effacement, mais le témoignage d’une vie sauvée par la dignité et l’amour. »
Photos unadif38.fr
Quelques réactions dans la presse:
Article de Fr3 Rhône alpes écrit par Antoine Belhassen Publié le 31/10/2025 à 10h16 : "Un grand homme nous a quittés" : Vincent Malerba, dernier survivant isérois des camps nazis, est mort
Article du Dauphiné Libéré écrit par Théo Blain, publié le 31/10/2025 à 11H05.









































Quelle émotion à la lecture de cet article. Vincent a su transmettre l’essentiel : la dignité, la fidélité à ses valeurs et l’amour de la liberté
Une vie de courage, de fidélité et d’espérance. Merci d’avoir su transmettre avec tant de justesse et d’humilité
Merci pour ce témoignage de vie. Vincent Malerba restera un exemple de courage et de dignité
Un grand homme, un témoin précieux. Merci pour ce bel hommage
Son engagement et sa mémoire continueront de nous inspirer. Reposez en paix, Monsieur Malerba