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Cérémonie commémorative du 25 novembre : Saint-Barthélemy de la Résistance grenobloise

RAPPEL - Projection documentaire : "Nos chers prisonniers"

👉 Rendez-vous le 15 décembre à 16h30 au cinéma Le Club à Grenoble pour la projection gratuite du documentaire Nos chers prisonniers.

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Photo unadif38 PhB


Ce mardi 25 novembre, une cérémonie d’hommage s’est tenue au Mur du Souvenir, Place de la Résistance à Grenoble, en mémoire de la Saint-Barthélemy de la Résistance grenobloise ainsi que des explosions du polygone d’artillerie et de la caserne de Bonne.


Cette commémoration était organisée à l’invitation conjointe de Catherine Séguin, Préfète de l’Isère, d’Éric Piolle, Maire de Grenoble, et de Daniel Huillier, Président de Résistance Unie de l’Isère.

Elle a été mise en œuvre par le service protocole de la Ville de Grenoble, sous la coordination de Renaud Pras, Chef du service Protocole / Mémoire, et de Rosanne Bsiesy, Cheffe de projet Mémoire.

De nombreuses autorités civiles, militaires et associatives étaient présentes, dont l’UNADIF 38.


Rappel historique : la Saint-Barthélemy de la Résistance grenobloise

Le 25 novembre 1943 marque l’un des épisodes les plus sombres et déterminants de l’histoire grenobloise sous l’Occupation.

Ce jour-là, la Gestapo allemande, en lien étroit avec la Milice française, déclenche une opération d’envergure contre les réseaux de Résistance de l’Isère.

Des arrestations simultanées sont menées, par exemple celle de Roger Guigue, du journaliste Jean Pain, et de Georges Duron, suivies d’interrogatoires, de tortures et d’exécutions sommaires.

Cette vague répressive, dirigée notamment par des miliciens lyonnais sous le commandement de Francis André, ne vise pas seulement à neutraliser des hommes, mais bien à annihiler l’organisation de la Résistance locale.


Entre le 25 et le 30 novembre, 25 résistants sont arrêtés, certains sont exécutés, d’autres déportés vers les camps nazis. Parmi eux, des figures importantes de la Résistance grenobloise sont ciblées, comme le docteur Gaston Valois ou le médecin Jacques Girard.


La répression ne se résume pas aux arrestations et aux exécutions : elle s’exerce aussi à travers un réseau organisé de surveillance et de dénonciations, mobilisant collaborateurs et informateurs pour identifier et poursuivre les résistants.


Cette journée tragique est restée dans la mémoire collective sous l’appellation de « Saint-Barthélemy grenobloise », référence aux massacres religieux du XVIᵉ siècle, tant l’ampleur de la violence et des exécutions rappelle l’intention d’extermination politique.


Les explosions du polygone d’artillerie et de la caserne de Bonne

Ces événements tragiques s’inscrivent dans un climat déjà marqué par deux explosions meurtrières :

  • L’explosion du polygone d’artillerie (13 novembre 1943) : un dépôt d’armes et de munitions a été touché, provoquant de nombreuses victimes parmi les militaires et les civils présents à proximité.

  • L’explosion de la caserne de Bonne (2 décembre 1943) : cette installation militaire allemande, au cœur de Grenoble, a été touchée dans le cadre d’actions de sabotage menées par la Résistance locale. Les conséquences furent dramatiques : plusieurs morts, de nombreux blessés et une intensification immédiate des mesures de répression contre la population et les réseaux clandestins.


Si ces drames ont profondément marqué la ville et accentué la répression, ils constituent également une victoire symbolique pour la Résistance : malgré la violence de l’occupant, ces actions démontraient sa capacité à frapper, à résister et à envoyer un message d’espoir et de courage aux populations opprimées.

La Saint-Barthélemy de la Résistance grenobloise, survenue quelques semaines plus tard, s’inscrit dans cette escalade de violence, mais témoigne aussi de la détermination de ceux qui refusèrent de céder à la peur.


Le Mur du Souvenir : un lieu essentiel de la mémoire grenobloise

Situé Place de la Résistance, le Mur du Souvenir transmet la mémoire des résistants, fusillés, déportés, internés, et des victimes civiles.

Il constitue l’un des lieux emblématiques de la mémoire locale, accueillant chaque année plusieurs cérémonies patriotiques et rencontres mémorielles.


Une cérémonie solennelle et empreinte d’émotion

La Préfète de l’Isère, empêchée, était représentée par Cécile Cléry-Barraud, directrice de l’ONaCVG Isère, qui a prononcé une allocution insistant sur la nécessité du devoir de mémoire, en particulier en cette année du 80ᵉ anniversaire de la Libération des camps.


La Ville de Grenoble était représentée par Emmanuel Carroz, adjoint au maire, qui a rappelé l’importance de l’histoire résistante de Grenoble et la vigilance indispensable face aux dérives idéologiques et au négationnisme.


La cérémonie a également été marquée par la présence de Daniel Huillier, figure majeure de la Résistance en Isère, témoin inlassable auprès des jeunes générations. Son allocution a été lue par Pierre Buisson, permettant à l'assistance d’en ressentir toute la force et la dignité.


Les associations unies autour du devoir de mémoire

Le dépôt de gerbes a réuni de nombreuses associations mémorielles.


L’UNADIF 38, présente lors de cette commémoration, réaffirme son engagement dans la transmission de l’histoire et le devoir de mémoire.

Alors que les derniers grands témoins disparaissent, la responsabilité de poursuivre leur combat contre l’oubli repose plus que jamais sur les associations, les institutions et les citoyens.


Photos unadif38 - PhB

Cette cérémonie du 25 novembre s’inscrit pleinement dans l’histoire grenobloise : celle du courage, de la résistance et du sacrifice.

Rendre hommage à ces femmes et ces hommes, c’est aussi s’engager aujourd’hui pour la liberté, la vérité et la vigilance citoyenne.


« Le souvenir est une lumière qui ne s’éteint jamais tant que quelqu’un la porte. »


Projection documentaire : "Nos chers prisonniers"

👉 Rendez-vous le 15 décembre à 16h30 au cinéma Le Club à Grenoble pour la projection gratuite du documentaire Nos chers prisonniers.



Participez, vous aussi, pour faire vivre la mémoire !

Vous souhaitez partager une initiative qui fait vivre la mémoire, une commémoration locale, un projet mené avec des jeunes, ou encore une action de solidarité qui unit les générations autour du souvenir ?

👉 Envoyez-nous votre article, vos photos ou vos témoignages à : contact@unadif38.fr

Nous serons heureux de les publier sur le blog de l’UNADIF 38 afin de faire connaître et partager ces actions qui entretiennent la flamme du souvenir et la transmission entre générations.


1 commentaire


Marie-laure
il y a 3 jours

Merci à tous ceux qui viennent honorer ceux à qui nous devons notre liberté;

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