
Le Serment de Buchenwald




Le Serment de Buchenwald a été prononcé le 19 avril 1945 par les 21.000 déportés rescapés du camp de concentration de Buchenwald. Cette cérémonie a eu lieu sur la place d’appel du camp et a été initiée par le Comité International de Résistance du camp. Les survivants ont juré de ne jamais oublier leurs camarades morts en déportation et de combattre les fléaux tels que le fascisme, l'antisémitisme, le racisme et la haine de l’autre.
Le serment comprend plusieurs éléments clés :
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Hommage aux victimes : Les participants ont honoré les 51.000 prisonniers assassinés à Buchenwald et dans les Kommandos extérieurs.
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Lutte pour la justice : Les survivants ont exprimé leur détermination à continuer le combat jusqu'à ce que le dernier responsable des crimes nazis soit jugé.
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Engagement pour un monde nouveau : Ils ont juré de travailler à la construction d’un monde de paix et de liberté, en mémoire de leurs camarades tués.
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Solidarité internationale : Le serment a été prononcé en plusieurs langues par des détenus de diverses nationalités, soulignant l'unité dans la lutte contre le nazisme.
Importance historique
Le Serment de Buchenwald a préfiguré la Charte universelle des droits de l’Homme adoptée par l'Organisation des Nations Unies en 1945. Il représente un symbole fort de résistance et d'engagement pour les droits humains, et continue d'être un élément central de la mémoire collective des survivants et de leurs descendants.
Conclusion
Le Serment de Buchenwald est un acte de mémoire et de résistance qui rappelle l'horreur des camps de concentration et l'importance de lutter contre toutes les formes d'oppression et d'injustice.
Voici le texte intégral du Serment de Buchenwald
Le Serment
Nous, les détenus de Buchenwald, nous sommes venus aujourd’hui pour honorer les 51.000 prisonniers assassinés à Buchenwald et dans les Kommandos extérieurs par les brutes nazies et leurs complices.
51.000 des nôtres ont été fusillés, pendus, écrasés, frappés à mort, étouffés, noyés et tués par piqûres.
51.000 pères, frères, fils sont morts d’une mort pleine de souffrance, parce qu’ils ont lutté contre le régime des assassins fascistes.
51.000 mères, épouses et des centaines de milliers d’enfants accusent.
Nous, qui sommes restés en vie et qui sommes des témoins de la brutalité nazie, avons regardé avec une rage impuissante, la mort de nos camarades. Si quelque chose nous a aidé à survivre, c’était l’idée que le jour de la justice arriverait.
AUJOURD’HUI, NOUS SOMMES LIBRES
Nous remercions les armées alliées, les Américains, les Anglais, les Soviétiques et toutes les armées de Libération qui luttent pour la Paix et la vie du monde entier.
Nous rendons hommage au grand ami des antifascistes de tous les pays, à l’organisateur et initiateur de la lutte pour un monde nouveau, que fut F.D. Roosevelt. Honneur à son souvenir.
Nous, ceux de Buchenwald, Russes, Français, Polonais, Slovaques et Allemands, Espagnols, Italiens et Autrichiens, Belges et Hollandais, Luxembourgeois, Roumains, Yougoslaves et Hongrois, nous avons lutté en commun contre les SS, contre les criminels nazis, pour notre libération.
Une pensée nous anime :
NOTRE CAUSE EST JUSTE, LA VICTOIRE SERA NOTRE
Nous avons mené en beaucoup de langues, la même lutte dure et impitoyable. Cette lutte a exigé beaucoup de victimes et elle n’est pas encore terminée.
Les drapeaux flottent encore et les assassins de nos camarades sont encore en vie. Nos tortionnaires sadiques sont encore en liberté. C’est pour ça que nous jurons, sur ces lieux de crimes fascistes, devant le monde entier, que nous abandonnerons seulement la lutte quand le dernier des responsables sera condamné devant le tribunal de toutes les Nations.
L’écrasement définitif du nazisme est notre tâche.
NOTRE IDEAL EST LA CONSTRUCTION D’UN MONDE NOUVEAU DANS LA PAIX ET LA LIBERTE.
Nous le devons à nos camarades tués et à leurs familles. Levez vos mains et jurez pour démontrer que vous êtes prêts à la lutte.