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Ô Terre de Détresse – EquiNoX au musée de Grenoble – Mardi 22 avril

Ensemble EquiNoX - Musée de Grenoble - Photo unadif38.fr
Ensemble EquiNoX - Musée de Grenoble - Photo unadif38.fr

Un concert mémoriel dans le cadre du 80e anniversaire de la Libération des camps


Dans le cadre des commémorations du 80e anniversaire de la Libération des camps, la mairie de Grenoble, en partenariat avec l’UNADIF 38, a proposé, le mardi 22 avril, un concert exceptionnel dans l’auditorium du musée de Grenoble.


Intitulé Ô Terre de Détresse, ce programme musical bouleversant plonge le public au cœur d’un chapitre souvent méconnu de l’histoire concentrationnaire nazie : la place de la musique dans les camps de concentration et les centres de mise à mort.

Jouée par des orchestres de détenus sous la contrainte des SS, la musique fut souvent utilisée comme un instrument de domination et de violence : pour rythmer les départs au travail, accompagner les exécutions, punir les prisonniers ou encore divertir les bourreaux.

Mais parfois aussi, dans les rares espaces de répit ou lors de moments clandestins, elle devenait un souffle de résistance, un moyen de préserver sa dignité, de retrouver un peu d’humanité, de faire surgir l’émotion au cœur de l’inhumain.


Ce concert était à la fois un hommage aux voix sacrifiées et une célébration de la résilience artistique de celles et ceux qui, même dans les ténèbres, ont su faire entendre des notes d’espoir.


Une émotion palpable, un public nombreux et bouleversé

Interprété par l’Ensemble Vocal EquiNoX, sous la direction d’Anne Laffilhe, ce concert a touché en profondeur un public venu nombreux remplir l’auditorium.

Le succès de cette soirée témoigne de la puissance du projet artistique proposé.


Fondé en 2014, EquiNoX rassemble des choristes amateurs confirmés venus de tout le département, unis par l’exigence musicale et le sens donné aux projets qu’ils portent.

Le chœur s’est illustré par la précision de ses voix, la profondeur de son engagement et l’intensité émotionnelle de son interprétation.

Le répertoire, mêlant œuvres connues et chants issus des camps, a résonné avec force dans l’écrin sobre et élégant du musée.

L’accompagnement à l’accordéon, confié à Jean-Luc Manca, a apporté une couleur musicale tout à la fois subtile et poignante. Musicien au rayonnement international, formé en Russie et lauréat de prestigieuses distinctions, Jean-Luc Manca a su faire vibrer chaque nuance de ces pièces rares et chargées de sens.


Jean-Luc Manca - Photo unadif38.fr
Jean-Luc Manca - Photo unadif38.fr

La force de l’émotion, notamment portée par l’unité et la justesse du chœur, a été vivement ressentie par l’ensemble du public.


Une anecdote exceptionnelle

Un moment tout à fait inédit a marqué ce concert. Quinze jours auparavant, lors d’une représentation donnée au fort Barraux, une spectatrice a remis à Élise Petit la copie d’une chanson créée dans les camps, un document transmis par un membre de sa famille ayant survécu à la déportation.

Grâce au professionnalisme et à la réactivité de l’Ensemble EquiNoX, ce texte a été mis en musique en quelques jours seulement, arrangé par Jean-Luc Manca pour l’accordéon, et présenté en exclusivité au public grenoblois. Ce moment rare et profondément émouvant a donné un relief encore plus intense à la soirée.


Une mise en contexte essentielle

Chacune des œuvres interprétées a été précédée d’une présentation éclairante par Élise Petit, musicologue et maîtresse de conférences à l’Université Grenoble Alpes, spécialiste reconnue des politiques musicales sous le IIIe Reich.

Avec rigueur et clarté, elle a permis au public de mieux comprendre le rôle ambivalent de la musique dans les camps, entre outil de persécution et ultime refuge intérieur pour les déportés.

Elise Petit - Photo unadif38.fr
Elise Petit - Photo unadif38.fr

Une soirée marquante dans un lieu emblématique

Nous remercions chaleureusement la Ville de Grenoble, organisatrice de ce concert, en partenariat avec l'UNADIF 38, pour son accueil dans l’auditorium du musée, lieu de culture et de mémoire, qui a offert un cadre idéal pour cette soirée de recueillement et de transmission.

Nous exprimons également notre profonde gratitude à Renaud Pras, Chef du service Protocole / Mémoire, et à Rosanne Bsiesy, Cheffe de projet Mémoire à la mairie de Grenoble, pour leur engagement et leur travail remarquable dans la préparation et la réalisation de cet événement.

Ce moment restera longtemps gravé dans les mémoires de celles et ceux qui y ont assisté. Par la force de la musique, par la qualité des interprètes, par l’émotion palpable dans la salle, ce concert a parfaitement rempli son objectif : faire vivre la mémoire, toucher les consciences, et transmettre une part de cette histoire à laquelle nul ne peut rester indifférent.


 
 
 

2 Comments


Merci infiniment pour votre message.

Nous sommes heureux que le concert « Ô terre de détresse » donné par l’ensemble Equinox au musée de Grenoble vous ait touché.

Ce moment de mémoire, de musique et de recueillement a été rendu possible grâce à l’engagement des artistes, et de tous ceux qui œuvrent pour transmettre l’histoire et l’émotion des chants issus des camps.

Votre retour nous encourage à poursuivre ce travail de transmission, indispensable à la conscience collective.

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Loustalot-Forest
Apr 28

En effet bien que ce fut la deuxième fois que j'assistais à ce concert, l'émotion fut la même et la qualité de l'interprêtation a suscité une identique admiration. Merci encore

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