
DESSIN 7
Dessins de Dachau qui sortent de l’oubli Kurt Dittmar

Culture nazie !
Le titre associé à ce dessin sonne comme un cri d'horreur, ce qui est mis en évidence par Ie point d'exclamation.
II s'agit d'une scène de punition qui s'apparente à de la torture. Les deux déportés dénudés et torturés forment I'élément central de I'image.
Au premier plan, I'un d'entre eux est allongé sur le sol : les marques sur ses fesses prouvent qu'il a été fouetté avec ce qui ressemble à un martinet.
Le second est en train de subir les coups du SS. Il est à plat ventre, attaché à un chevalet. Le SS tient dans sa main gauche une cigarette avec laquelle il a déjà brûlé les fesses du prisonnier. De sa main droite il Ie fouette violemment avec une matraque, comme Ie prouvent les éclaboussures de sang.
Cette séance semble réjouir le SS qui n'éprouve aucune empathie.
Deux autres déportés politiques, qu'on reconnait aux triangles cousus sur leur tenue, assistent, impuissants, à la scène.
Seront-ils les prochains à subir la punition ? Les châtiments corporels visaient à briser Ia dignité des déportés.
Chameseddine A. – Iliès Y. – Killian M. – Vaïdo E. – Ademe K.
Témoignage de Ferdinand Berger, interné à Dachau :
« Parmi les châtiments infligés au camp, il y avait le supplice de la flagellation sur un chevalet (« Bock »). Le détenu devait s'allonger sur une structure en bois et était fouetté par deux SS avec des nerfs de boeuf sur ses fesses nues. La peau éclatait et un infirmier SS jetait ensuite de l'iode sur les plaies. Chaque SS devait frapper 25 fois et le détenu devait compter à haute voix. Si le décompte était interrompu, la procédure devait recommencer à zéro. Plus tard, à Flossenbürg, j'ai subi une fois ce supplice de la flagellation avec cinq coups. [...] »