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Hommage à Charles Brun, résistant déporté et acteur de la transmission mémorielle à l’UNADIF-FNDIR 38


Photo : musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère - 1942
Photo : musée de la Résistance et de la Déportation de l'Isère - 1942

Dans le cadre du 80ème anniversaire de la libération des camps de concentration, il est essentiel de rappeler le parcours de celles et ceux qui ont combattu pour la liberté et qui ont payé un lourd tribut.

Parmi eux, Charles Brun occupe une place particulière. Résistant déporté et figure marquante de l'UNADIF-FNDIR 38, il a consacré sa vie à la mémoire et au devoir de transmission.

Un grand merci à Jean-François Brun, son fils, qui nous a aidé dans la préparation de cet article.


Un engagement dans la Résistance

Charles Brun a intégré la résistance dans l’Oisans à Vaujany, puis sur Belledonne à Theys où il intègre le Réseau Periclès. Après un passage par Barême dans les Hautes Alpes, le réseau est regroupé dans le Haut Jura. 

Son arrestation a eu lieu le 16 octobre 1943 (le jour anniversaire de ses 21 ans) à Pont de Pointe (Jura) par les gendarmes de Claivaux les Lacs en revenant d’un vol de vêtements dans un Chantier de Jeunesse pour habiller les jeunes maquisards qui arrivaient, fuyant le Service du Travail Obligatoire (loi de février 1943). Il était adjoint d’un Groupe-Franc du Réseau Periclès (un groupe-franc était une équipe de maquisards qui faisait des actions ponctuelles et rapides plus ou moins violentes).

Il est emprisonné à la prison St Paul puis jugé par les Sections Spéciales de Lyon et condamné à un an de prison pour vol et rebellion. Il est transféré à la prison Centrale d’Eysses à Villeneuve sur Lot.

Une révolte éclate le 19 février 1943 visant à libérer les détenus politiques appuyée par les maquis extérieurs. La révolte échoue est réprimée par le Gendarmerie Mobile puis la division SS Das Reich de sinistre mémoire. Cette dernière emmena l’ensemble des prisonniers résistants politiques au camp de Compiègne d’où partaient les trains de déportés. 

Livré à la machine répressive nazie, Charles Brun est déporté dans un camp de concentration.

Comme tant d'autres, il endure les conditions inhumaines imposées aux prisonniers : la faim, les violences, le travail forcé et la déshumanisation systématique.


La déportation : l'enfer des camps

Il fut déporté au camp de Dachau où il fut un des compagnons de Georges Charpak, prix Nobel de physique.

Il fut d'abord envoyé au kommando de Landsberg, dans des conditions particulièrement pénibles, le chantier consistait à agrandir une piste d’aviation. Puis, à l’automne 1944, ce fut le déblayage des voies ferrées et routières, par des températures de – 20° ou – 30°.

Face à l’avance des troupes alliées, les survivants encadrés par les SS entamèrent une « marche de la mort ».

La longue cohorte se dirigea vers le kommando de Kauffering, arriva à Dachau, puis fut envoyée sur le kommando d’Allach. C’est là que Charles BRUN, tuberculeux, et ses compagnons furent libérés le 30 avril 1945 par les Américains.


Un militant infatigable de la mémoire

Après la guerre, Charles Brun se dévoue à la transmission de la mémoire.

Président-fondateur de l'ADIF de l'Isère (Association des Déportés, Internés et Familles de Disparus de l'Isère), aujourd'hui UNADIF-FNDIR 38, il en fait un acteur incontournable du travail de mémoire en Isère. Il multiplie les interventions dans les écoles, participe aux cérémonies commémoratives et veille à ce que l'histoire des déportés ne sombre jamais dans l'oubli.


Un hommage nécessaire

En cette année de commémoration, rendre hommage à Charles Brun, c'est rappeler l'importance de la Résistance et du devoir de mémoire.

Son combat et son dévouement restent une source d'inspiration pour les générations actuelles et futures.


Se souvenir, c'est aussi agir pour que les valeurs qu'il a défendues ne soient jamais oubliées.




 
 
 

2 Comments


Philippe Berg
Apr 08

Merci infiniment pour votre message, qui nous touche profondément. C’est une grande émotion pour nous aussi de savoir que ce travail rend hommage à Charles Brun, et qu’il trouve un écho particulier auprès de ses descendants. Cette photographie, comme ces quelques lignes, sont une manière de faire revivre son engagement et de transmettre sa mémoire aux générations d’aujourd’hui. Votre témoignage nous encourage à poursuivre cette mission avec encore plus de cœur. Merci de nous lire avec attention, cela participe au devoir de mémoire.

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Aymeric BRUN
Apr 07

Merci pour cet article! Étant l’un des petits fils de Charles, je suis très ému de le lire. Je n’avais même jamais vu cette photographie. Bravo pour votre travail de mémoire, je lis à chaque fois vos articles avec une grande attention.

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